"Des études récentes le montrent: chaque Français produit en moyenne près de 10 tonnes d’équivalent CO2 par an, dont un tiers provient des transports et notamment de la voiture. Pour autant, les trois quarts des efforts à produire ne reposent pas sur les seuls citoyens, mais sur des décisions politiques et collectives." Une manière pour Corinne Bouchoux, vice-présidente en charge de la Transition écologique et des Mobilités, de rappeler que "d’ici à 2050, nos émissions de gaz à effet de serre devront avoir baissé de 60% et que c’est bien cet enjeu qui a conduit à la réalisation des deux nouvelles lignes de tramway, d’une part, et au renforcement du réseau de transports en commun, d’autre part".
Le tout sera déployé en même temps, dès le samedi 8 juillet. L’objectif étant d’inciter encore plus de monde à utiliser les bus et les tramways. Mais également de convaincre sur les alternatives comme le vélo, la marche à pied ou encore la voiture partagée et le covoiturage pour les plus longues distances.
"Les nouveaux services doivent susciter un changement de comportement dans les habitudes de déplacements au quotidien. Nous avons investi près de 300 millions d’euros dans la réalisation des lignes B et C de tramway et allons augmenter notre budget de fonctionnement de 20%, chaque année, pour doper les transports en commun, ce n’est pas pour rien, ajoute l’élue. Chaque habitant est invité à adopter le nouveau réseau Irigo. Je pense plus particulièrement aux personnes qui ont la possibilité de laisser leur voiture, ne serait-ce qu’une ou deux journées par semaine."
D’ici à 2027, la collectivité espère convaincre 25% d’usagers des transports en commun en plus, quand la fréquentation actuelle affiche 120000 voyages par jour sur l’ensemble du réseau (soit 36 millions de voyages/an).
700000 km en plus
Pour trouver l’équilibre au bénéfice de toutes les communes, deux années ont été nécessaires pour élaborer le nouveau réseau Irigo. Ce travail 100% local a permis de sonder les attentes des élus, associations, habitants et conseils de quartier. "Les nouvelles lignes de tramway ne sont que la partie émergée de l’iceberg. On en parle beaucoup, mais elles n’auraient aucun sens sans le renforcement du réseau des bus qui, chaque année, parcourront près de 700000 km en plus. Pour faire simple, nous avons gardé tout ce qui fonctionne bien et amélioré ce qui devait l’être, y compris le transport à la demande pour lequel il y a une forte attente", précise encore Corinne Bouchoux.
Bien sûr, tout cela n’aurait pas davantage de sens si, en parallèle, d’importants moyens n’étaient attribués aux modes alternatifs de déplacements, comme le vélo. "La voiture partagée et le co-voiturage sont de bonnes solutions pour les foyers souhaitant se décarboner", ajoute l’élue.
Les 7 et 8 juillet, à l’occasion du lancement des deux nouvelles lignes de tramway, les mobilités seront au cœur de nombreuses animations à Angers, dans les quartiers Belle-Beille et Monplaisir notamment, où le renouvellement urbain avance en lien direct avec les nouvelles façons de se déplacer.
Le nouveau réseau dans ses grandes lignes
Simple, efficace, ambitieux, ces trois mots ont présidé à l’élaboration du nouveau réseau de transports en commun d’Angers Loire Métropole visant à répondre à l’enjeu de la transition écologique. "On se donne jusqu’à la Toussaint pour ajuster certains points, mais il faudra attendre six mois à un an pour mesurer les premiers effets de ce nouveau plan de marche", explique la vice-présidente à la Transition écologique et aux Mobilités, Corinne Bouchoux. Pour favoriser le passage d’un mode de déplacement à un autre (bus, vélo…), toutes les lignes de bus croiseront les lignes de tramway, à Angers. Dans le même objectif, un nouveau pôle multimodal va voir le jour près du théâtre Le Quai et l’offre de stationnement va être amplifiée pour les vélos.
A Angers et dans les communes de la 1ère couronne
- 3 lignes de tramway pour mailler le territoire, avec une rame toutes les 5 minutes sur les tronçons où passent deux lignes.
- 4 lignes de bus structurantes et des itinéraires inchangés du lundi au dimanche. Outre la ville d’Angers, ces lignes concernent Trélazé (1), Saint-Barthélemy-d’Anjou (2), Les Ponts-de-Cé (3), Mûrs-Erigné (3), Avrillé (3), Beaucouzé (2).
- La ligne L5 circulaire est confortée. Nouveauté, celle-ci desservira la clinique de l’Anjou.
- 8 lignes de bus de proximité desserviront tous les quartiers d’Angers et des communes de Bouchemaine (6), Montreuil-Juigné (7), Verrières-en-Anjou (10), Sainte-Gemmes-sur-Loire (8), les Ponts-de-Cé (9) et Ecouflant (9, 10 et 12).
- 5 lignes de bus "express", dont 3 nouvelles vers Beaucouzé (E20), Mûrs-Erigné (E23) et Loire-Authion pour Brain, Andard et Corné (E24), relieront rapidement la périphérie et le cœur d’Angers. Les lignes existantes entre Angers/Bouchemaine et Angers/Montreuil-Juigné sont maintenues avec une amélioration de leur offre.
- Nouveauté, des lignes de bus desserviront les zones d’activité de l’Océane (32), Pôle 49 (11), La Chevallerie (34), l’Atlantique (35 et 36), l’Hoirie (4), Orgemont (5 et 11), Ecouflant (9 et 12) et Belle-Beille (tramway et bus).
- Les lignes de bus "Irigo Nuit" continueront leur service les jeudis, vendredis et samedis soir.
Dans les communes de la 2e couronne
- Les lignes de bus circuleront jusqu’à 19h30 et les dessertes du samedi seront identiques toute l’année, même l’été.
- Le transport à la demande "Irigo Flex" permettra des réservations jusqu’à deux heures avant le départ, avec une tarification unique. Ce service permettra des trajets de proximité, d’un point d’arrêt à un autre sans passer par Angers ou encore de rejoindre la ligne de bus la plus proche pour gagner Angers, par exemple.
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Mise en service le 8 juillet, à 5h45
Le 8 juillet, à 5h45 précises, les deux nouvelles lignes de tramway entreront en service en même temps que la nouvelle offre du réseau de transports en commun Irigo dans l’agglomération. Ce lancement donnera lieu à une semaine de gratuité dans les tramways et les bus, du 8 au 14 juillet. L’occasion pour les habitants de se familiariser avec les nouveaux points de correspondance du tramway ou avec le nouveau réseau des bus. Les usagers pourront également simuler itinéraires et temps de déplacements sur irigo.fr, Ouvre une nouvelle fenêtre
Huit fois le tour de la Terre en voiture partagée
Pour faire les courses hebdomadaires, transporter un objet encombrant, faire une escapade en dehors d’Angers ou rendre visite à de la famille, ils sont de plus en plus nombreux à faire le choix de la voiture partagée. "L’an dernier, nos 26 voitures ont fait huit fois le tour de la terre! Cela représente 700 réservations chaque mois pour 860 comptes, explique Claire Crocherie, responsable du service Citiz. Si vous n’avez pas besoin d’une voiture pour faire le trajet domicile-travail, la voiture partagée est une bonne solution que l’on soit senior, professionnel, étudiant…"
Les études le montrent. L’auto-partageur se déplace aussi beaucoup à pied, à vélo, en bus/tramway. "Cette solution est vertueuse, elle favorise l’intermodalité et la démotorisation des foyers. Beaucoup de nos usagers se sont déjà séparés de leur second véhicule", précise encore la responsable. Si le tarif varie selon la formule choisie (avec ou sans abonnement), le prix au km reste le même, carburant, assurance et assistance 24h/24 compris.
A ce jour, 14 stations Citiz sont aménagées à Angers et une aux Ponts-de-Cé. "Un travail est en cours avec les promoteurs qui préfèrent cofinancer la création d’une station que de construire un stationnement. En contrepartie, les résidents disposent d’un abonnement gratuit", poursuit Claire Crocherie. Dans ce cas, la station et le véhicule restent accessibles au public également. C’est le cas, par exemple, de la station Jean-Moulin, près de la Tour TIP, ou place Giffard-Langevin, dans le quartier Gare Sud, à Angers. D’autres projets sont à venir, d’ici à septembre, dans le quartier Desjardins, place Beaussier, à Belle-Beille, et à Avrillé.
12000 trajets mensuels en covoiturage
En mars, le nombre de trajets effectués en covoiturage dans le territoire s’élevait à 25500, tous opérateurs confondus. Devant cet engouement, Angers Loire Métropole décidait, l’automne dernier, de renouveler sa confiance à l’entreprise Klaxit, numéro 1 du covoiturage domicile-travail en France.
Cette collaboration avait été lancée juste avant la crise sanitaire, à titre expérimental. "Nous enregistrons 12000 trajets mensuels ayant tous pour point de départ ou d’arrivée le territoire et ce chiffre monte à 25000 trajets si on élargit le périmètre. La marge de progression reste ouverte", constate David di Nardo, directeur développement. Côté tarifs, le passager s’acquitte de 0,50 euro, quelle que soit la distance parcourue, quand le conducteur perçoit 1,50 euro. "Le fait qu’Angers Loire Métropole se soit lancée la première a incité des intercommunalités voisines, comme Loire-Layon-Aubance, Vallées du Haut-Anjou par exemple, à en faire autant."
Certaines entreprises aussi mettent la main à la poche au bénéfice de leurs salariés, comme par exemple la Banque Populaire Grand Ouest, Harmonie Mutuelle, les pôles de santé (Centre hospitalier universitaire, Clinique de l’Anjou…), Scania, Terrena (Ancenis)… Les étudiants de l’Université d’Angers, de l’Université catholique (UCO), de l’Essca… l’utilisent aussi beaucoup, sachant que l’Etat accorde 100 euros aux primo-conducteurs toute cette année.
"Combattre le triangle de l'inaction"
Corinne Bouchoux, vice-présidente en charge de la Transition écologique et des Mobilités
Avec la mise en service des nouvelles lignes de tramway, c’est un grand chantier d’Angers Loire Métropole qui s’achève?
C’est un maillon important de la transition écologique, il n’est pas le seul et le tramway est bien plus qu’un mode de transport. Il transforme la ville et est directement couplé à la rénovation urbaine en cours dans les quartiers angevins de Belle-Beille et Monplaisir. Ces nouvelles lignes vont influencer les façons de se déplacer et même d’habiter. 150000 de nos habitants, sur un peu plus de 300000, auront le tramway à portée de marche, c’est énorme. S’y ajouteront des lignes de bus plus performantes, un transport à la demande plus agile, sans oublier la voiture partagée, le covoiturage, les trottinettes Pony, le vélo bien entendu ou encore le service VéloCité accessible à tous ceux qui résident ou travaillent à Angers et aux étudiants. En septembre, chacun de nous devra réinterroger ses habitudes de déplacements et lutter contre le triangle de l’inaction qui consiste à penser que l’autre peut faire plus que nous-même.
Qu’attendez-vous de la nouvelle offre de transports en commun?
L’ambition majeure, c’est bien de diminuer fortement nos émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement qui n’est plus un mystère pour personne. Nous allons devoir convaincre toutes les personnes qui ont la possibilité de laisser leur voiture, ne serait-ce qu’une ou deux fois par semaine. La marge de progrès est très importante. Nous voulons aussi fidéliser les usagers via les abonnements au réseau Irigo. J’aimerais que la nouvelle offre de transport en commun permette de passer ce cap-là. Nous nous fixons l’objectif d’augmenter de 25% le nombre des usagers des transports en commun dans notre territoire.
Quels leviers allez-vous actionner?
Le conseil communautaire a validé, en mai, la hausse de la tarification dans les parkings en ouvrage, à Angers. En surface aussi, le coût du stationnement va être revu à la hausse. Il n’y a plus d’autre choix que de contraindre la voiture pour les déplacements quotidiens. Si on ajoute le prix des carburants, le calcul sera facile à faire. En parallèle, la Ville d’Angers va travailler sur un plan "marche" pour faciliter les déplacements à pied. De nouveaux arceaux à vélo ont été installés… Toutes ces actions mises bout à bout amèneront la plupart d’entre nous à faire d’autres choix pour aller et venir. Le tramway a pour effet induit d’apaiser les villes. En septembre, cela sera encore plus fragrant. Les croisements et carrefours seront plus nombreux, les automobilistes devront lever le pied. Il faudra plus de temps pour se déplacer en voiture, à Angers notamment.
La fête inaugurale des 7 et 8 juillet vous aidera-t-elle à faire passer ce message?
Nous n’avons pas investi près de 300 millions d’euros pour que rien ne change, donc oui, les mobilités seront abordées durant ces deux jours. Les usagers pourront aussi profiter d’une semaine de gratuité pour découvrir les transports en commun et repérer l’itinéraire et les modes de déplacements qui leur conviennent le mieux.
Jours de fête, les 7 et 8 juillet
A l’occasion de l’inauguration des nouvelles lignes de tramway, la soirée du 7 juillet s’annonce douce à Angers. 100% locale du côté de la scène musicale et des food-trucks, celle-ci se déploiera autour de la Maine dès la fin d’après-midi et toute la soirée. Le vent, l’air et l’eau en seront les fils conducteurs, avec notamment un spectacle lumineux sur la rivière, en soirée, les 7 et 8 juillet. Le samedi, pour accompagner la mise en circulation des lignes B et C de tramway et le lancement du nouveau réseau Irigo, les festivités seront proposées sur toute la ligne, en particulier places Beaussier et De Farcy, à Belle-Beille, et dans le jardin de Monplaisir. Des animations et information sur les mobilités y seront accessibles. Les habitants de la communauté urbaine auront jusqu’au 14 juillet pour découvrir le nouveau réseau gratuitement.
Une station, une image
Un chapeau pour Jean-Moulin, un nageur pour Verneau, un singe pour Capucins… Chaque station de tramway sera désormais associée à une image, sur les quais et à l’intérieur des rames. Dessinées par des étudiants d’écoles de graphisme d’Angers, celles-ci ont pour objectif de faciliter l’usage du tramway et l’orientation des personnes en situation de handicap cognitif. Ces pictogrammes, associés aux trois lignes de tramway, ont donné lieu à un travail partenarial avec les associations représentant les personnes en situation de handicap et les membres des conseils de quartier de la Ville d’Angers.
En chiffres
D’ici à 2027, la hausse attendue du nombre d’usagers dans les bus et le tramway du réseau Irigo.
L’objectif du nombre de trajets effectués à la demande, chaque année, dans les minibus du service "Irigo Flex", contre 2000 auparavant.
En millions, le nombre de voyages effectués sur la ligne A du tramway depuis sa mise en service en juin 2011.
Le nombre d’arceaux vélos installés ces deux dernières années à Angers, notamment: +500 en 2020, +320 en 2021 et +400 en 2022, dont 223 supplémentaires le long des lignes de tramway. 70 parkings vélos seront ajoutés aux 200 existants au parking Saint Laud I, à la gare, et d’autres sont à venir au parking Marengo.
Le nombre de subventions qu’Angers Loire Métropole a accordé, depuis 2019 au titre de l’aide à l’achat d’un vélo (ou vélo-cargo) à assistance électrique ou normal. 200 euros maximum sont attribués par foyer, sur présentation d’une facture, pour l’achat d’un vélo électrique (400 euros pour un vélo-cargo électrique) et 50 euros pour un vélo normal.
Le nombre de box vélos sécurisés installés à proximité d’arrêts de bus pour faciliter le premier ou le dernier kilomètre. 30 nouveaux box trouveront place le long des nouvelles lignes de tramway.