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Publié le 20 septembre 2021

Chaque année, les habitants d’Angers Loire Métropole produisent 100 kg de déchets de moins que la moyenne des Français. Mais l’effort doit être maintenu, notamment pour les déchets non recyclés voués à l’incinération.

139000 tonnes de déchets ont été produites par les habitants de l’agglomération en 2020. C’est 2% de moins qu’en 2019. Si la quantité des ordures ménagères baisse depuis une dizaine d’années, ce n’est pas encore le cas des emballages issus principalement des poubelles jaunes et des points d’apport volontaire, dont il faut toutefois souligner la qualité de tri. Avant de renaître sous une autre forme, nos déchets suivent des chemins différents.

Pour faire simple: les ordures ménagères sont transférées vers l’unité de valorisation énergétique de Lasse, dans le Nord-Saumurois, pour y être incinérées et produire de l’électricité et de la chaleur. Quant à eux les emballages plastique, le verre, les papiers et les cartons rejoindront bientôt le nouveau centre de tri construit sur le site Biopole, à Saint-Barthélemy-d’Anjou. Ceci avant d’être redirigés vers une douzaine de filières de recyclage.
Reste le tout-venant, déposé en déchèterie. Non dangereux, il est enfoui, tout comme les gravats de chantier. Quant aux restes de cuisine et aux végétaux, ils se compostent de plus en plus dans les jardins pour un retour direct au sol. A l’arrivée, "75% de nos déchets sont valorisés", estime le vice-président en charge des Déchets, Jean-Louis Demois.

50000 tonnes d’ordures ménagères incinérées

Au total, le volume incinéré, soit 50000 tonnes chaque année, est à 2000 tonnes près le même que celui des emballages, papiers, cartons, verre... qui sont eux recyclés. "En 2010, un habitant de l’agglomération produisait 220 kg d’ordures ménagères par an; aujourd’hui, il en produit 177 kg.  En parallèle, le tonnage des emballages triés a lui augmenté, regrette l’élu. Ceci dit, notre production de déchets est à la baisse de manière constante depuis 2015, c’est positif. Et il faut rappeler que nous produisons 100 kg de moins par an et par habitant que la moyenne nationale. Notre agglomération figure parmi les meilleurs trieurs, à l’image du Grand Ouest d’ailleurs. Cela ne doit pas nous déresponsabiliser pour autant."

"Bien trier, c’est la garantie pour notre centre de tri de bien fonctionner, et pour les filières de recyclage de bien travailler en aval", assure Etienne Brunschwig. Depuis quelques semaines, il dirige le nouveau centre de tri, construit et exploité par Derichebourg Environnement pour le compte de la SPL Anjou Tri Valor. "Un mauvais tri peut entraîner de gros dégâts matériels sur nos convoyeurs automatisés. Les refus de tri représentent 20% de la matière que nous traitons. C’est un peu la double peine pour les citoyens, qui paient la collecte et le traitement de ces déchets refusés."

Début octobre, le nouveau centre de tri accueillera ses premiers matériaux. "11 tonnes y seront traitées à l’heure, pour un volume de 30000 tonnes environ par an. Ceci au bénéfice de près des 600000 habitants de l’agglomération angevine et des agglomérations voisines", précise à son tour Olivier Ragusa, directeur de la SPL Anjou Tri Valor. "De tels flux nous obligent à maintenir l’effort, à repenser nos habitudes d’achat et appliquer le zéro déchet dès que c’est possible", conclut Jean-Louis Demois.

Anjou Tri Valor au service de 600 000 habitants
Depuis sa création fin 2017, la société publique locale Anjou Tri Valor réunit la communauté urbaine d’Angers Loire Métropole ainsi que le Sivert Est-Anjou, le Syctom Loire-Béconnais, le Sisto (Anjou-Bleu Communauté). Elle a pour mission la construction et l’exploitation d’un centre de tri des déchets secs recyclables sur le site de Biopole, à Saint-Barthélemy-d’Anjou. A terme, Celui-ci prendra en charge l’équivalent de la collecte de 600 000 habitants. La SPL Anjou Tri Valor est présidée par Jean-Louis Demois, maire d’Ecuillé et vice-président d’Angers Loire Métropole en charge de la gestion des déchets.

"Les chiffres imposent de rester vigilants dans la lutte contre les déchets"

Jean-Louis Demois, vice-président en charge des Déchets

Pourquoi est-il important de toujours réduire notre production de déchets? 
Même si notre territoire produit moins de déchets que la moyenne française et que les volumes ont baissé de façon constante ces dernières années, nous incinérons encore 50000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, chaque année, à l’unité de Lasse. Il s’agit de valorisation énergétique, sous forme d’électricité et de chaleur, mais la combustion génère du CO2. En parallèle, nous enfouissons 10000 tonnes de déchets à Sonzay, en Indre-et-Loire. J’insiste sur le fait que ces déchets ne sont pas dangereux. Il s’agit du tout-venant que tout un chacun dépose en déchèterie. Il n’en demeure pas moins que nous ne savons pas encore les traiter. Enfin, 22500 tonnes de gravats sont enterrées chaque année sur notre site de Villechien, à Saint-Barthélemy. Bien sûr, en parallèle, nous valorisons beaucoup de déchets, mais cette transparence des chiffres impose de rester vigilants et responsables dans la lutte contre la profusion des déchets, chacun à son niveau.  

Que comptez-vous faire pour infléchir encore davantage le volume de nos déchets?
Nous n’attendrons pas que la loi nous impose de donner une solution aux ménages pour leur permettre de recycler leurs biodéchets. On estime que ces déchets de cuisine représentent entre 25 et 30% de nos ordures ménagères. Depuis le printemps 2020, Angers Loire Métropole fournit gratuitement des composteurs à tous ceux qui en font la demande. 17000 sont ainsi en service sur le territoire. Cet automne, nous allons aménager des points d’apport volontaire dédiés aux bio-déchets dans le centre-ville d’Angers pour les habitants qui résident en immeuble et pour lesquels composter est forcément plus compliqué.  

Dans votre commune d’Ecuillé, la dynamique autour du Zéro déchet vous inspire-t-elle? 
Je crois que les habitant sont prêts à s’engager dans cette voie. Les échanges que nous avons eus à l’occasion des Assises de la transition écologique le montrent. En novembre, Angers Loire Métropole va lancer le défi Zéro déchet. A cette occasion, une centaine de familles sera sélectionnée pour relever ce pari. Il consistera à alléger le poids des poubelles en consommant autrement. En fabriquant elles-mêmes leurs produits d’entretien, par exemple, ou encore en pratiquant davantage la réutilisation et la réparation. Un beau challenge et une expérience à suivre.

En chiffres

484

En kilos, le poids des déchets produits par un habitant de l’agglomération en 2020, contre 580 kg en moyenne en France.

1 million

Le nombre d’entrées annuelles en moyenne dans les déchèteries d'Angers Loire Métropole.

219

En kilos, le poids moyen des déchets déposés en 2020 dans les déchèteries d’Angers Loire Métropole pour chaque habitant, soit 62800 tonnes au total.

Ce qui est valorisé, ce qui ne l'est pas