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Publié le 05 septembre 2012

A la veille de la séance au tribunal de commerce de Nanterre qui doit sceller le sort du site angevin de Technicolor et de ses 350 salariés, les collectivités interpellent la direction de l'entreprise en cosignant un rédactionnel dans le quotidien du soir Le Monde et les Echos d'aujourd'hui, 5 septembre.

Dans un rédactionnel cosigné et paru ce jour dans les quotidiens Le Monde et Les Echos, Angers Loire Métropole, la Ville d’Angers et la Région invectivent fortement Technicolor à la veille de la séance du tribunal de Commerce de Nanterre, qui doit statuer sur l’avenir du site angevin et de ses 350 salariés.

"Pourquoi la fermeture?" C’est en substance la question que posent, avec force, les trois collectivités qui, en parallèle, rappellent qu’Angers et sa métropole disposent de tous les atouts pour devenir le centre pour l’électronique professionnelle que les acteurs locaux appellent de leurs voeux. Cette filière, sur le territoire, c'est plus de 400 entreprises, 25000 emplois, mais aussi des centres de recherche et développement, un campus universitaire fort, une main-d'oeuvre qualifiée, une culture et une excellence jamais démenties.

Préserver l'outil de travail

"Les entrepreneurs, les chercheurs, les enseignants... tous sont convaincus de l'avenir de cette filière sur notre territoire, insiste Jean-Claude Antonini, président d'Angers Loire Métropole. Dans ce contexte, la liquidation serait un vrai gâchis. Un gâchis humain, d'abord, avec 350 salariés condamnés au licenciement, mais aussi un gâchis industriel. Car une liquidation, c'est la vente à la découpe de tout l'outil de travail."

Cet outil de travail, s'il est préservé, doit permettre le redémarrage du site avec la mise en route d'un nouveau projet. C'est en tout cas la conviction des élus qui demandent une seule chose à Technicolor: du temps.

Car du temps, les élus et les techniciens qui travaillent sur le dossier Technicolor en ont manqué. "Lorsque nous avons compris que Technicolor n'amènerait aucune solution de reprise, nous avons fait le maximum pour mobiliser tous les partenaires et acteurs de la filière, souligne Frédéric Béatse, maire d'Angers. Aujourd'hui des pistes sérieuses sont sur la table, mais elles ont besoin qu'on leur donne du temps."

"La moindre des choses"

"Nous donner le temps, c'est quand même la moindre des choses, poursuit Jean-Claude Antonini. Et Technicolor peut le faire en maintenant un plan de charge suffisant sur le site angevin; ceci en rapatriant une partie de la charge de travail délocalisée en Asie."

Les élus estiment de six mois à un an le délai nécessaire au redémarrage d'une activité. Ce qui suppose que le tribunal de Nanterre, qui doit statuer jeudi 6 septembre, décide de prolonger la période d'observation actuellement en cours pour décider de l'avenir du site angevin. "Et en cas de liquidation, le redémarrage d'une activité serait beaucoup, beaucoup plus compliqué", insiste les signataires du texte paru dans la presse.

Reste à savoir si ce coup de poing sur la table suffira à faire bouger les lignes. "Dans tous les cas, je n'aurais pas accepté que la liquidation de Technicolor soit prononcée sans bruit, sans vague, comme si c'était normal", conclut Jean-Claude Antonini.