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Publié le 21 juin 2012

Territoire

De plus en plus de personnes vivent à la campagne et travaillent en ville. Appelé péri-urbanisation, ce phénomène est étudié de près dans le cadre de l'élaboration des grands documents d'urbanisme.

Pas de doute: la périurbanisation gagne du terrain. Ce terme un peu technique, qui désigne l'installation en campagne ou commune rurale de personnes qui travaillent en ville et y reviennent régulièrement pour différentes activités et services, recouvre une réalité déjà ancienne mais qui s'enracine et s'amplifie.

La mesure du phénomène passe par le constat d'une aire urbaine toujours en extension. "La notion d'aire urbaine est assez simple à comprendre, indique Emmanuelle Quiniou, directrice de l'Agence d'urbanisme de la région angevine (Aura). Dès qu'au moins 40% d'habitants quittent leur commune pour aller travailler dans le pôle urbain le plus proche, alors la commune fait partie de 'l'aire urbaine' en question."

Les déplacements domicile/travail: à 85% en voiture

Dans le cas de la région angevine, le pôle urbain est constitué d'Angers et de sa première couronne. Son aire urbaine était constituée de 67 communes en 1990, puis 89 en 1999, et 133 en 2010. "Les conséquences sont multiples, poursuit Emmanuelle Quiniou. Entre 1990 et 2006, 746 hectares naturels du pays Loire-Angers ont été 'artificialisés', c'est-à-dire aménagés pour recevoir des logements, des parcs d'activités, des routes... Par ailleurs, plus de 85% des déplacements domicile/travail entre aire et pôle urbains sont effectués en voiture, avec les conséquences que l'on devine en termes de pollution et de dépense de carburant."

Face à ces enjeux, l'Aura s'est lancée depuis deux ans dans une analyse approfondie du territoire péri-urbain. "Le phénomène existe partout en France, et mérite ici comme ailleurs une attention particulière", souligne la directrice. Objectif: fournir aux décideurs locaux toutes les clés leur permettant d'appréhender ces questions et d'y apporter des réponses adaptées. "Cela concerne bien sûr les élus du pôle urbain, qui constatent une fuite de population, mais les élus ruraux qui reçoivent ces habitants sont aussi préoccupés. Ils s'inquiètent notamment de l'homogénéité des quartiers construits pour les accueillir, constitués à 93% de maisons individuelles, dont une large majorité de T4 et plus, occupés aux trois-quarts par des propriétaires. Et il y a bien sûr la question de l'offre de services publics à associer à ce développement, écoles et crèches notamment."

Imaginer des logements plus durables, adaptés aux familles

Après un portrait du péri-urbain, Ouvre une nouvelle fenêtre réalisé en 2011, l'Agence mène actuellement une étude sociologique auprès de 18 communes de l'aire urbaine d'Angers, pour mieux comprendre les motivations et la situation d'habitants qui ont choisi de s'éloigner de la ville-centre.

"Le but bien sûr n'est pas de juger ce choix, qui répond au souhait bien légitime d'accéder à la propriété et, souvent, de trouver un logement adapté lorsque la famille s'agrandit, conclut Emmanuelle Quiniou. Toutefois d'autres formes d'habitat périurbain, plus durables, peuvent sans doute être imaginées et, au sein du pôle urbain, les documents d'urbanisme peuvent favoriser la création de logements qui répondent à ces attentes."

C'est l'un des enjeux majeurs du Schéma de cohérence territoriale du pays Loire-Angers, récemment adopté, et du Plan local d'urbanisme d'Angers Loire Métropole, actuellement en cours d'élaboration.

En savoir plus sur le site de l'Aura, Ouvre une nouvelle fenêtre