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Histoire de l'assainissement à Angers

Dans les communes rurales du nord de l'agglomération des systèmes de tout-à-l'égout et de stations d'épuration modernes et efficaces sont également mis en service au début des années 1970. Cantenay-Epinard inaugure ainsi sa station d'épuration en 1973. Celle-ci fonctionne selon le principe des "boues activées en aération prolongée": les eaux usées précédemment débarrassées des déchets le plus gros sont décantées puis brassées dans un bassin pour favoriser le développement de bactéries qui dégraderont les matières organiques. La station ne donne cependant pas toute satisfaction et en 1981 un rapport technique note que "le fonctionnement de cette installation est très mauvais, elle perd régulièrement ses boues, même par temps sec". Aussi le District décide-t-il de faire des travaux en 1982 mais les résultats sont encore insuffisants, les effluents restent de mauvaise qualité. Le problème provient en fait en partie du fonctionnement même du réseau : les apports d'eaux parasites sont trop importants et la faible pente provoque des décantations qui obstruent les canalisations. Pour remédier à ces dysfonctionnements la station est restructurée en 1984. La station d'Ecouflant est mise en service en 1975. Elle fonctionne sur le principe d'épuration par disques biologiques, selon le même procédé utilisé à Saint-Jean-de-Linières. Le système est efficace mais relativement fragile. En juin 1982 un des deux disques casse. La station ne fonctionne plus qu'avec un disque et arrive vite à saturation, surtout que le raccordement d'une nouvelle zone d'habitation est prévu. Les modèles de disques étant devenus rares, le District décide de remplacer le système par un lit bactérien qui est mis en service en 1984. Au début des années 1990 la station est saturée et le District décide de construire une nouvelle station à boues activées qui est inaugurée en 1995.

Feneu construit sa station en 1981 et Villevêque l'année suivante. Ces équipements fonctionnent tous les deux selon le principe éprouvé des boues activées et ont une capacité de traitement avoisinant les 1100 équivalents habitants. Soucelles s'équipe en 1984 d'une station fonctionnant selon le principe de la lagune aérée, la station sera rénovée en 1997 pour porter sa capacité de traitement à 1050 équivalents habitants. La commune de Briollay construit un premier réseau séparatif dans le centre du bourg en 1972, puis l'étend peu à peu aux rues adjacentes au cours des années 1970. Une première station d'épuration à lit bactérien est mise en service près du cimetière à l'été 1974 pour traiter les eaux usées de 500 équivalents habitants. La commune se développe et gagne des habitants, ses besoins augmentent et en 1992 elle doit s'équiper d'une station à boues activées d'une capacité de 1350 équivalents habitants.

A la fin de l'année 2009 on dénombre 31 stations d'épuration sur le territoire de l'agglomération d'Angers, 157 stations de relèvement pour pomper les eaux usées et un réseau qui s'étend sur plus de 900 kilomètres… Bien entendu toutes les habitations ne peuvent être raccordées au tout-à-l'égout, notamment en milieu rural où l'assainissement autonome est le seul moyen économiquement et écologiquement viable de traiter les eaux usées. Ces systèmes ont également connu de grands progrès techniques et de nouvelles normes de rejets ont été élaborées au cours des années 1990 permettant des qualités d'eau en sortie de traitement au moins équivalentes aux systèmes collectifs. Pour contrôler la conformité des installations et assurer des eaux de rejet de bonne qualité la communauté d'agglomération a créé le 1er janvier 2006 un service public d'assainissement non collectif (SPANC). Le tout-à-l'égout n'apparaît plus désormais comme la seule technique efficace de traitement écologique des eaux usées, les systèmes autonomes fonctionnant désormais comme de véritables stations d'épuration miniatures.

Cyril BAGNAUD
Attaché de conservation du patrimoine